Eglise

L'église Saint-Genou

L'église romane édifiée au XIIème siècle se composait d'une nef simple, d'une travée droite de chœur et d'une abside semi-circulaire voûtée en cul-de-four. Au XVème siècle, une chapelle quadrangulaire fut ajoutée côté sud, puis au XIXème siècle, le bas-côté nord est construit afin d'agrandir l'église. Le clocher primitif a été abattu pendant la période révolutionnaire, puis dévasté par un orage en 1893 et donc restauré à plusieurs reprises au cours de XIXe et XXe siècles. A l'extérieur, malgré des ajouts postérieurs, l'édifice a conservé de beaux éléments romans. Les blocs de pierre ont une taille homogène et régulière. Les contreforts sont massifs et peu saillants.
Les ouvertures (hors celles de la chapelle et de la sacristie) sont en plein cintre, deux ont conservé leur cordon de billettes (bandeau formé d'éléments rectangulaires, qui décore une façade).
Côté jardin, le cordon se poursuit par l'un des contreforts. Les éléments les plus remarquables sont les mordillons sous toit (supports de corniches), qui présentent tous un décor différent. Au-dessus de la sacristie, trois sont sculptés de visages bien différencié les uns des autres. Le premier personnage porte moustaches et semble coiffé d'une couronne, le second a des traits plus fins son buste et ses mains sont représentés. Il semble tendre quelque chose de sa main droite.
Le dernier personnage semble réfléchir les mains posées sous son menton. La série de modillons se poursuit sur le chevet où alternent représentations humaines et décors géométriques. Deux modillons sont simplement moulurés.
Deux colonnes-contreforts à chapiteaux feuillagés donnent du rythme et de la verticalité au chevet. Ce chevet à colonnes-contreforts et modillons sculptés est à comparer à celui de l'église Saint-Fargheon de Bourg-Lastic. L'église toute proche de Vergheas présente également de beaux modillons sculptés.

L'intérieur de l'église

A l'intérieur, une chapelle gothique datée du XVème siècle s'ouvre à droite à l'entrée. Elle est couverte d'une voûte sur croisée d'ogives dont la clef a disparu. Elle présente deux ouvertures de style gothique flamboyant : la fenêtre est formée de deux lancettes à arcs tréflés ; ces lancettes sont surmontées d'une rose ou trèfle à quatre feuilles (quadrilobe).
Lors des visites paroissiales, sous l'Ancien Régime, cette chapelle est mentionnée comme étant seigneuriale.
Elle possède un accès privé et l'ouverture biaise pratiquée entre la chapelle et la nef permet de voir l'autel et suivre l'office sans être vu. Le seigneur et sa famille pouvaient ainsi assister à la messe, sans se mêler au reste de la population.
Le château comprenait également une chapelle. Toutefois, elle est frappée d'interdiction à partir du XVIIème siècle.
Le bas-côté nord est une construction du XIXème siècle. Les paroisses de Vergheas et Roche-d'Agoux ont été, un temps, réunies et l'église nécessitait un agrandissement. La nef, le chœur et l'abside ne sont pas crépis ou peints. Cela permet d'observer les traces laissées par les outils des bâtisseurs du Moyen-Age. Au niveau de la grande arcade menant à la chapelle et autour d'une baie du chœur se remarquent des blocs portant de fines stries verticales signalant l'emploi du ciseau. Des moellons portent des motifs de chevrons (au-dessus de la première arcade côté nord). Un tailleur de pierre a également laissé des marques de tâcherons, ainsi sous les ouvertures de l'abside, derrière, l'autel, se trouve la lettre "C" ou "U".
La travée du chœur présente un aménagement original et peu fréquent : deux demi-arcs en plein cintre partent des chapiteaux des colonnes, passe au-dessus des fenêtres (dont celle murée au-dessus de la porte de la sacristie) et vient retomber au sol au niveau de l'abside. Les ouvertures murées donnant l'une sur le bas-côté nord et l'autre sur la sacristie témoignent de l'évolution du bâtiment. Certains seigneurs et notables possédaient un droit de sépulture en l'église.
La statue de Saint Genou ou Saint Génulphe représente le saint patron de la paroisse en abbé. Ermite de Sologne au IIIe siècle, son corps fut transporté au IXe siècle à l'abbaye de l'Estrée (Saint Genou, Indre) devenue depuis abbaye Saint-Genou puis fit l'objet d'une autre translation jusqu'à Angers. De Sologne, le culte de ce saint s'est répandu jusqu'au diocèse de Bourges dont dépendaient certaines communes de Basse Auvergne. Saint Genou est invoqué contre les rhumatismes.